Quand extrémisme et militantisme se mélangent : les cas de l’éco-terrorisme et du féminisme
Marie Béclard - FAML
Au cœur des sociétés contemporaines, les mouvements pour la défense des droits des femmes et la préservation de l’environnement œuvrent pour un monde meilleur. Pourtant, dans leur quête passionnée de changement, certains de ces mouvements ont connu des dérives, adoptant des approches radicales et parfois violentes. Quoi de plus antagoniste que “écolo” et “terroriste”? Comment ces deux mots se sont retrouvés accolés? De la défense de causes nobles à l’extrémisme, comment des idéaux louables peuvent-ils dériver vers des comportements excessifs et controversés ?Est-ce que cette violence est marginale, accidentelle et “exogène au mouvement dont l’action s’en trouverait ainsi polluée” ou au contraire elle fait pleinement partie du processus? Comment rompre avec l’ordre établi sans un minimum de violence: émeute, terrorisme?
Quelles sont les implications politiques, sociales et médiatiques de qualifier certaines actions ou idées de « extrêmes » ?
Pour tenter de répondre à ces questions nous avons choisi de s’intéresser à certains courrants écologiques qui sont qualifiés d’éco terrorisme et au féminisme qui dans certains pays est parfois taxé d’extrémisme.
Commençons par définir ce que l’on entend par extrémisme. L’extrémisme est une adhésion rigide et radicale à des idées, valeurs ou positions, souvent accompagnée d’une propension à adopter des mesures drastiques, y compris la violence, pour promouvoir ou défendre ces convictions. Selon le centre national des ressources textuelles et lexicales, l’extrémisme c’est la tendance à adopter des opinions, des conduites extrêmes.[1] Mais où sont vraiment les limites entre la norme et l’”extrême”? En effet, la perception de ce qui est extrême varie en fonction des normes sociales, culturelles et politiques d’une société donnée à un moment donné. Ce qui peut être considéré comme extrême dans un contexte peut être considéré comme normal dans un autre.
Les normes et les valeurs sociales évoluent au fil du temps. Ce qui était autrefois considéré comme extrême peut devenir accepté ou même normatif à mesure que la société évolue. Par exemple, les droits civils pour tous et toutes et l’égalité des sexes étaient autrefois considérés comme des idées extrêmes et maintenant c’est l’inverse qui nous semble inimaginable.
Les mouvements considérés comme extrémistes peuvent parfois émerger en réponse à des injustices, des inégalités ou des crises sociales. Leur radicalisme peut être alors perçu comme une réaction à des problèmes systémiques. D’où la question l’extrémisme peut-il être parfois légitime? Dans d’autres situations, l’étiquetage d’une personne ou d’un groupe comme extrémiste peut être utilisé pour les marginaliser ou les discréditer.
Dans cet article, nous entreprenons donc une analyse des mouvements féministes et écologiques contemporains, en examinant la question de savoir si l’étiquette « extrémisme » est légitimement appliquée à ces mouvements, ou si elle est souvent utilisée comme un moyen de discréditer leurs actions et revendications. Nous explorerons les nuances de ces mouvements, cherchant à comprendre les motivations sous-jacentes et les implications de l’étiquetage « extrémiste » dans le contexte de la société et de la politique d’aujourd’hui. Cette enquête vise à éclairer le débat sur la légitimité de l’étiquetage « extrémiste » et à encourager une réflexion plus approfondie sur ces mouvements sociaux cruciaux.
L’éco-terrorisme
Comment passer d’un idéal de protection de la nature au terrorisme? L’éco-terrorisme est une forme d’activisme radical qui émerge au croisement de l’extrémisme et de la protection de l’environnement. Il se caractérise par des actions violentes ou illégales perpétrées au nom de la protection de la nature et de la lutte contre les activités jugées nuisibles à l’écosystème.
Origines de l’éco-terrorisme
L’éco-terrorisme trouve ses racines dans les mouvements de défense de l’environnement qui ont émergé dans les années 1960 et 1970, tels que Greenpeace ou Earth First. Ces groupes utilisaient des tactiques non-violentes pour sensibiliser l’opinion publique aux problèmes environnementaux et exercer des pressions sur les décideurs politiques et les entreprises. Cependant, certains de ces activistes ont progressivement adopté des méthodes plus radicales, basées sur des actions illégales pour obtenir des résultats plus immédiats. Mais c’est en 1983 que le terme « ecoterrorism » apparait aux États-Unis en 1983. [2]
ll est intéressant de voir que dès sa création, le terme “ecoterrorisme” a eu deux sens différents. “D’un côté, nous trouvons ceux qui cherchent à stigmatiser les activistes radicaux et de l’autre, ceux qui cherchent à résister à l’État autoritaire et aux industries (…) et qui utilisaient ce terme pour désigner les dommages causés à la nature”. Aujourd’hui, un seul des deux sens s’est imposé, celui qui désigne les personnes qui utilisent la violence pour faire des actions visant la protection des animaux et de l’environnement. Un choix qui n’est pas sans conséquences.
Pendant les années 80, des actions, ‘plus ou moins graves ou spectaculaires, se multiplient de par le monde, des glaces du Groenland à la forêt amazonienne”.[3]
Des groupes comme le “Front de Libération des Animaux” (FLA)ont mené des actions directes et parfois violentes pour protester contre la cruauté envers les animaux et la destruction de l’environnement. Ces actions consistaient souvent dans la libération d’animaux de laboratoire, le sabotage d’installations industrielles, et des campagnes de sensibilisation pour mettre en lumière les abus perpétrés contre les animaux et la planète. Le FLA a été l’un des groupes les plus emblématiques de cette époque et a revendiqué de nombreuses actions, bien que ses méthodes aient suscité des controverses et des débats sur la légitimité de la violence dans la lutte pour les droits des animaux et la protection de l’environnement.Pourquoi utiliser la violence? L’argumentaire du groupe est qu’il y a une urgence et que le système en place est violent et qu’il faut donc agir en conséquence, en quelque sorte de la légitime défense. Des actions qui ont eu un impact puisqu’elles ont contribué à sensibiliser le public aux problèmes liés à la cruauté envers les animaux et à la dégradation de l’écosystème mondial. Permettant finalement des changements dans la législation et les attitudes envers la protection de la faune et de l’environnement.
Ils considèrent souvent que les méthodes conventionnelles de protestation et de lobbying ne suffisent pas ou plus à contrer les dommages environnementaux causés par les activités humaines. En effet, la réussite très partielle des Marches pour le climat a amené de nombreux jeunes ou moins jeunes à vouloir passer la vitesse supérieure avec des actions plus directes et plus radicales.
Certains groupes éco-terroristes sont animés par des idéologies politiques comme l’Earth Liberation Front (ELF). Pour eux, la lutte pour l’environnement est indissociable d’une opposition radicale au système capitaliste et à la mondialisation, qu’ils perçoivent comme les principales causes de la dégradation environnementale. Aucune action efficace ne pourra être mise en place si on ne change pas fondamentalement le système politique actuel.
Les méthodes des éco-terroristes
Les méthodes utilisées par les éco-terroristes varient, allant des sabotages et incendies criminels visant des installations industrielles, des laboratoires scientifiques ou des moyens de transport, aux actions de désobéissance civile violente lors de manifestations. [4]Parmi les exemples les plus connus d’actes éco-terroristes, on peut citer les incendies criminels perpétrés par le Front de libération de la Terre (ELF) ou les sabotages du Animal Liberation Front (ALF) contre des laboratoires pratiquant la vivisection.
Au sein même des groupes écologiques, l’éco-terrorisme suscite un débat intense quant à son efficacité et à ses conséquences. Certains soutiennent que ces actes de violence attirent l’attention sur des problèmes environnementaux négligés et peuvent forcer les entreprises et les gouvernements à prendre des mesures pour protéger l’environnement. Cependant, d’autres estiment que l’éco-terrorisme nuit à la légitimité des mouvements de conservation de l’environnement en associant leurs actions à la violence et au terrorisme.Ils estiment que l’utilisation de tactiques violentes éloigne l’opinion publique et les gouvernements des problématiques environnementales.
Un autre débat éthique concerne la distinction entre l’éco-terrorisme et la désobéissance civile. Certains activistes considèrent que les actions illégales sont justifiées dans le cadre d’une résistance morale contre des pratiques qui mettent en danger la planète et ses habitants.[5]
La criminalisation des mouvements écologistes
En France, en juin 2023, Gérald Darmanin dissout Les Soulèvements de la terre, un mouvement écologiste qui rassemble 150 000 personnes suite à différentes actions coup de poing menée par le groupe: on leur reproche plusieurs envahissements d’entreprises, exactions fortes contre les forces de l’ordre, destructions de biens, des centaines de gendarmes ou de policiers blessés, plusieurs appels à l’insurrection ». [6] Mais aucun jugement pénal n’a été rendu pour justifier la dissolution. Darmanin utilise la loi dite “Séparatisme” adoptée le 24 août 2021 qui élargit considérablement les possibilités de dissolution administrative. Mais le 8 août 2023, le conseil d’état a suspendu le décret de dissolution confirmant le caractère profondément inadapté, injustifiable et présomptueux de la procédure de dissolution. « Il existe une frontière subtile mais importante entre l’activisme, la désobéissance civile et l’extrémisme.
Suite à l’échec des marches contre le climat et puisque les politiques ne bougent pas assez vite certaines personnes sont passées à l’étape suivante : la violence. Une violence qui fait peur et qui est donc sévèrement réprimée.
Mais selon les mouvements écologiques il y a quelque chose d’autre qui se passe. Selon Alessandro Manzotti, de l’association Bloom: Aujourd’hui, attaquer les groupes qui luttent pour un futur plus souhaitable, c’est juste une manière pour le gouvernement de se cacher face à l’évidence. »[7] Greenpeace indique aussi que les écologistes qui lancent l’alerte depuis plusieurs décennies n’ont jamais autant été la cible d’actes de répression et de violence.[8]
Le gouvernement français mais ce n’est pas le seul, tente de modifier progressivement l’image collective qu’on a des écologistes: de doux rêveurs, d’utopistes ou de mangeurs de graines on bascule progressivement vers celle de fous furieux, dangereux car prêts à tout pour instaurer une dictature verte et une écologie punitive.[9] Gérald Darmanin va même jusqu’à accuser les défenseurs de l’environnement de faire du « terrorisme intellectuel» et tente d’accorder les mêmes moyens de lutte contre le terrorisme et le traffic de drogue. Pourquoi mettre autant d’énergie pour connoter négativement ces groupes? Qualifier les écologistes de « terroristes » apporte au gouvernement une justification pour déployer des méthodes d’investigation étendues comme le marquage des participants aux manifestations, de justifier les violences perpétrées par les forces de l’ordre pour lutter contre les “Ennemis de la République”.
En criminalisant toutes les actions des écologistes cela pourrait avoir comme conséquence de dissuader bon nombre de citoyens et de citoyennes de s’impliquer dans des mouvements et des manifestations pourtant à la basse pacifiques puisqu’il n’y sera plus possible d’y participer sans risquer une amende ou une arrestation. En France, depuis la loi dite Séparatisme, les groupes doivent respecter un « contrat d’engagement républicain » qui est vague mais qui pourrait empêcher les associations de mener par exemple des actions de désobéissance civile sous peine de perdre leur agrément.
Cela soulève des questions sur l’équilibre entre la protection de la sécurité publique et la garantie des droits civils et politiques, notamment la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement.
Conclusion
La question de l’éco-terrorisme reste un enjeu complexe et fortement débattu, qui entrelace des problématiques environnementales avec des éléments d’extrémisme et de violence. Ce concept incite à réfléchir sur les interactions entre les convictions environnementales profondes et les moyens d’action choisis pour les défendre.
D’une part, certains soutiennent que l’éco-terrorisme émerge comme une réponse nécessaire à l’urgence climatique et à la destruction croissante de la biodiversité. Ces défenseurs considèrent que les méthodes traditionnelles de plaidoyer et de sensibilisation n’ont pas réussi à générer les changements requis à la vitesse nécessaire. Pour eux, des mesures plus radicales pourraient enfin attirer l’attention du public et des décideurs sur les graves conséquences de l’inaction.
Si les groupes écologiques utilisent parfois la violence pour se faire entendre, on observe également que le spectre de l’extrémisme et de la violence est également manipulé politiquement. Les gouvernements ont recours à des étiquettes d’extrémisme ou de terrorisme pour réprimer des groupes qui remettent en question l’ordre établi ou dérangent le statu quo. Cela peut conduire à des atteintes aux droits de l’homme et à la liberté d’expression, ainsi qu’à la diabolisation injustifiée de mouvements légitimes dont la tentative de dissolution du groupe “Les soulèvements de la terre” est un exemple criant d’une telle pratique.
Ce qui met en lumière le délicat équilibre entre l’urgence de protéger l’environnement et le respect des valeurs démocratiques et des normes de non-violence. Les débats qui l’entourent reflètent la complexité inhérente à la poursuite de changements sociaux significatifs, et mettent en évidence la nécessité d’une réflexion approfondie sur les moyens les plus efficaces et éthiques de parvenir à un avenir durable.
Le féminisme peut-il être extrémiste et violent?
Pour répondre à cette question, il faudrait pouvoir définir ce qu’est le féminisme mais ce n’est pas chose facile. Christine Bard évoque cette difficulté: « La définition même du féminisme contemporain est loin d’être consensuelle, ce qui complique d’autant l’identification de ses détracteurs[10].
On a souvent du mal à imaginer que les femmes puissent être violentes. Les stéréotypes de douceur, de non violence ont encore la dent dure. Quand une femme est violente on observe que cela choque encore bien plus que dans le cas d’un homme.
Dans son ouvrage Scum Manifesto publié en 1967 Valerie Solanas défend l’idée que les hommes sont des sous-êtres qui ne devraient pas exister. [11] L’homme n’est qu’un accident biologique. Le chromosome Y étant jamais qu’un X incomplet. Elle y chante sa haine pour le genre masculin et propose une société dystopique où elle ferait disparaître les hommes.[12]Pourquoi une telle violence contre les hommes? Le monde actuel est sous domination patriarcale. Tout comme le monde de Barbie est fait pour les Barbies, notre monde actuel reste fait pour les hommes. [13] Comme la violence est inhérente au patriarcat, certains courants prônent que pour se libérer de ce carcan, le féminisme se doit donc d’être également violent. Selon Irène: “La violence comme outil du féminisme est tout simplement un moyen d’autodéfense, un moyen de survie”. [14]
Peter Gelderloos militant anarchiste expose les raisons pour lesquelles la violence est nécessaire pour mener une révolution. [15]Selon lui, on demande aux femmes de vivre des situations très violentes mais de se taire et de ne pas faire trop de bruit. Le féminisme est violent car il veut en finir avec les inégalités, et cela implique d’en finir avec les privilèges et de détruire les structures institutionnelles qui les rendent possibles. Mais est-ce que les féministes souhaitent comme Valerie Solanas l’extermination des hommes? Certainement pas mais cela arrange bien les antiféministes de diffuser de telles idées.
Dans la vraie vie, les femmes qui tuent leur ex/compagnon le font généralement pour survivre pas parce qu’elles se sentent supérieures ou pensent posséder un droit sur eux. Des femmes tuent pour obtenir la justice que le système judiciaire bourgeois, blanc et patriarcal leur refuse”. Ana Orantes a été tuée par son ex mari après qu’elle ait passé plus de 15 ans à dénoncer légalement toutes les violences qu’il lui a fait subir. Cela montre à quel point parfois les démarches légales ne sont pas suffisantes. [16] Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois balles dans le dos pour mettre fin à des décennies de violence sur elle et ses filles. Si elle reçoit finalement une grâce présidentielle cela montre un président qui reconnait les responsabilités de l’état dans les violences subies par une femme. Elle n’était pas en situation de légitime défense mais elle vivait de la violence en permanence. Ces exemples n’illustrent pas directement ce qu’est le féminisme mais ils mettent en lumière le système violent dans lequel de nombreuses femmes vivent encore actuellement et cela partout dans le monde. Un système contre lequel les féministes doivent lutter.
Rendre illégitime le féminisme
Les féministes ont souvent été critiquées pour leur prise de parole jugée excessive et des attitudes perçues comme ridicules. Cette réalité est particulièrement prégnante au Mexique, où une moyenne de 10 féminicides et 50 viols sont dénombrés quotidiennement. Face à cette situation alarmante, les femmes, profondément affectées par ces circonstances, ont décidé de sortir dans la rue pour dénoncer cette violence. Cependant, au lieu de recevoir un soutien dans leur combat, ces manifestations ont elles aussi été critiquées pour leur véhémence, certaines personnes accusant les participantes d’affaiblir leur propre cause en utilisant des méthodes jugées trop agressives. “Il s’agit moins de questionner les histoires racontées que la façon dont ces histoires sont racontées”.[17]
Si les féministes font trop de bruit, on les taxe d’extrémisme à l’instare des mouvements écologistes. On accole souvent le mot violent pour le rendre illégitime. L’utilisation du terme ”féminazies” n’est pas récent et c’est une insulte souvent utilisée contre les féministes par leurs opposants et opposantes. [18] Rush Limbaugh, célèbre animateur radio, fait naître le terme feminazi en anglais dans les années 90. Ce mot valise n’a pas été construit au hasard. Cette insulte a surtout pour objectif d’associer féminisme et violence extrême.
“L’injure « féminazi » (…) fait partie des termes emblématiques utilisés par les communautés conservatrices et réactionnaires (ce que l’on peut appeler le « réactionnariat ») pour mettre en circulation une représentation négative des combats féministes et des femmes qui les portent..”[19] Lors de l’assassinat de Georges Besse par Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon en 1987, c’est le féminisme qui est mis en cause alors qu’il n’était pas en avant dans les déclarations de l’organisation ou de ses membres. Dans ce cas là, cela montre également la difficulté d’imaginer que les femmes puissent s’engager politiquement et qu’elles ne sont pas limitées à être des personnes influençables et victimes de leurs sentiments. [20] Les deux femmes sont appelées les Amazones, un peuple de femmes guerrières menaçant les hommes. On fait donc ici un raccourci qui renvoie à la guerre entre les femmes et les hommes. Le féminisme devenait ainsi le bouc-émissaire de la féminisation du terrorisme. La violence des femmes est utilisée pour prouver les conséquences des excès de l’émancipation féminine.”Le propos consiste donc à mettre en relation féminisme, dérèglement social et violence, animé par la crainte que les femmes deviennent – si elles ne le sont pas déjà devenues – plus dangereuses que les hommes”. [21]
En Russie, Vladimir Poutine n’hésite pas, depuis des années, à soutenir des groupes antiféministes et homophobes comme le groupement de motards Night Wolves.[22]
En 2018, une vidéo présentant une femme aspergeant d’eau de javel l’entre-jambes d’hommes en plein « manspreading »[23] dans le métro à Saint-Petersbourg a fait grand bruit. Cette vidéo pourrait bien être une supercherie dont le contenu à été créé pour présenter le féminisme comme extrémiste et hystérique et produire un rejet chez toutes les personnes qui refusent la violence. C’est en tout cas l’avis de l’European External Action Service East Stratcom Task Force qui a jugé que la vidéo était un fake. Avant cet acte, Anna Dovgalyuk, la jeune fille qu’on voit sur la vidéo, ne se revendiquait pas féministe. De plus, la vidéo ayant été largement diffusée dans un média pro-russe financé par le gouvernement russe on peut en déduire que soit elle est le fruit d’une manipulation soit elle arrange bien le gouvernement. [24]
Le 04 avril 2023, un député de la Douma d’État, Oleg Matveïtchev, a rédigé et déposé un projet de loi proposant de qualifier officiellement le féminisme de mouvement “extrémiste”. Qu’est-ce qu’il reproche aux mouvements féministes? Ils œuvrent à détruire les valeurs traditionnelles, agissent contre la politique démographique de la Russie”. Cette loi n’est pas passée, elle est encore en cours d’étude au sein de la commission de la Douma mais rien que cette proposition montre l’état d’esprit du gouvernement vis -à -vis du féminisme.
Alors activisme ou extrémisme?
Les activistes féministes et écologiques peuvent se montrer extrême et violent. Ils le revendiquent, notre monde actuel est violent et le changement ne peut pas se faire sans casser des oeufs. Mais on assiste surtout beaucoup à l’utilisation de l’empoisonnement du puits pour les discréditer et détourner l’attention des problèmes sociaux et environnementaux auxquels ils tentent de remédier..
Il est indéniable que certains activistes féministes et écologistes adoptent des approches radicales et revendiquent l’utilisation de méthodes provocantes pour mettre en lumière les inégalités de genre et les problèmes environnementaux qui persistent dans notre société. Ils estiment que la violence symbolique est une manière de dénoncer une violence systémique bien réelle, mais cette approche divise souvent l’opinion publique et suscite des controverses.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que le mouvement féministe et écologiste est vaste et diversifié, comprenant un éventail d’approches allant de la non-violence stricte à des formes plus radicales d’activisme. De nombreux militants et militantes travaillent de manière pacifique et constructive pour promouvoir l’égalité des sexes et la préservation de l’environnement.
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- Définition consultée le 07 août 2023 sur le site https://www.cnrtl.fr/definition/extr%C3%A9misme ↑
- P. VOITURON, « »Écoterrorisme » à l’épreuve des représentations sociales: gouvernement et résistance », mémoire de criminologie publié en 2021-2022 et consulté sur le site file:///C:/Users/FAML/Downloads/Voituron_86801600_2022.pdf ↑
- X. RAUFER, J. DUFOUR, S. QUERE, “L’éco-terrorisme : effet de loupe, pétard mouillé” dans Sécurité globale, 2018, 1, 13, p.78. ↑
- C. DEMAY, B. FAVRE, « Chapitre 12. De l’état de nécessité à la désobéissance civile environnementale. Plaidoyer pour une réhabilitation macropolitique du droit », dans : Dominique Bourg éd., Désobéir pour la Terre. Défense de l’état de nécessité. Paris, 2021, p. 249-296. ↑
- C. DEMAY Clémence, B. FAVRE « Chapitre 12. De l’état de nécessité à la désobéissance civile environnementale. Plaidoyer pour une réhabilitation macropolitique du droit », dans : Dominique Bourg éd., Désobéir pour la Terre. Défense de l’état de nécessité. Paris. ↑
- Informations consultées le 07 août 2023 sur le site https://www.francebleu.fr/infos/societe/soulevements-de-la-terre-qui-sont-ces-militants-ecologistes-qualifies-de-radicaux-par-le-gouvernement-1200407 ↑
- Informations consultées le 07 août 2023 sur le site https://www.francebleu.fr/infos/societe/soulevements-de-la-terre-qui-sont-ces-militants-ecologistes-qualifies-de-radicaux-par-le-gouvernement-1200407 ↑
- Informations consultées le 08 août 2023 sur le site https://www.greenpeace.fr/repression-contre-les-militants-ecologistes-la-preuve-par-4/ ↑
- Informations consultées le 08 août 2023 sur le site https://www.greenpeace.fr/repression-contre-les-militants-ecologistes-la-preuve-par-4/ ↑
- Informations consultées le 12 juillet 2023 sur le site https://books.openedition.org/pur/45410?lang=fr#ftn7 ↑
- IRENE, La terreur féministe. Petit éloge du féminisme extrémiste, Paris, 2021, p.36. ↑
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- IRENE, La terreur féministe. Petit éloge du féminisme extrémiste, Paris, 2021,p.47. ↑
- IRENE, La terreur féministe. Petit éloge du féminisme extrémiste, Paris, 2021, p.73. ↑
- IRENE, La terreur féministe. Petit éloge du féminisme extrémiste, Paris, 2021, p.73. ↑
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- FAYOLLE, Le “feminist gaze” quand les femmes écrivent en féministes, 7 septembre 2023 consulté le 8 septembre 2023 sur le site ↑
- A. WAGENER, « « Les féminazies sont la meilleure publicité pour le patriarcat » », Sextant [En ligne], 39 | 2023, mis en ligne le 25 mai 2023, consulté le 11 août 2023 sur le site : http://journals.openedition.org/sextant/84. ↑
- A. WAGENER, « « Les féminazies sont la meilleure publicité pour le patriarcat » », Sextant [En ligne], 39 | 2023, mis en ligne le 25 mai 2023, consulté le 11 août 2023 sur le site : http://journals.openedition.org/sextant/84, p. ↑
- F.Bugnon, « Chapitre 20. La médiatisation. Le cas des militantes d’Action directe », Coline Cardi éd., Penser la violence des femmes. La Découverte, 2012, pp. 361-374. ↑
- Ibidem ↑
- https://dandurand.uqam.ca/wp-content/uploads/2022/10/2022-10-11-CNC-femme-Washington-DGagne.pdf ↑
- Le « manspreading » est un terme utilisé pour décrire le comportement où un homme s’assoit dans un espace public en écartant exagérément les jambes, occupant ainsi une partie disproportionnée. Ce comportement peut entraîner un inconfort ou une gêne pour les personnes assises à côté de lui, en réduisant leur propre espace. Le terme est souvent utilisé pour souligner les normes de genre et les privilèges associés, mettant en évidence comment certains hommes peuvent occuper l’espace public de manière plus expansive et dominante, au détriment des femmes. ↑
- Informations consultées le 08 août 2023 sur le site https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/eau-de-javel-manspreading-video-operation-propagande/ ↑
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