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Vaccination, passeport sanitaire, obligation ? Pour qui ? ….

Patricia Keimeul - Administratrice FAML

Alors que la vaccination a enfin atteint son rythme de croisière avec la livraison de doses émanant de différents laboratoires (Pfizer, Moderna, Astra Zeneca, Johnson & Johnson,…) de nombreux citoyens sont encore réticents à l’idée de recevoir celle qui leur est dévolue, certains par peur irrationnelle, d’autres convaincus qu’en mème temps que le vaccin, c’est une puce gps qu’on leur inoculera, d’autres encore refusant l’injection du vaccin provenant du laboratoire Astra Zeneca, avec lequel de très rares cas de thromboses mortelles sur des millions de doses sont à déplorer. Les péripéties autour de l’utilisation de ce vaccin ont légitimement pu faire naître une certaine inquiétude chez ceux à qui l’on devait l’administrer d’abord sans limite d’âge, réservé ensuite aux plus de 60 ans pour être finalement injecté aux plus de 40 ans. A cela, il faut ajouter la très récente décision européenne de ne plus s’approvisionner de ce vaccin tout en garantissant que ceux qui en ont bénéficié en première dose auraient bel et bien la seconde du même vaccin.

Il faut savoir que, comme tout vaccin celui contre le COVID comporte le risque de voir apparaître quelques effets secondaires, comme un état grippal, quelques douleurs musculaires ou localisées à l’endroit de l’injection.

Le taux d’immunité collective est fixé à 70 %. Il s’obtient en additionnant le nombre de personnes vaccinées à celles ayant une immunité naturelle ou obtenue par une contamination préalable. C’est pourquoi la vaccination est fondamentale dans la lutte contre la pandémie et dans la perspective de retrouver une vie sans contraintes. Et, cela semble fonctionner puisque tous les chiffres, que ce soient ceux des contaminations, des hospitalisations, du nombre de patients en soins intensifs ou encore, et c’est le plus important, ceux des décès liés à la pandémie baissent quotidiennement.

La vaccination est, depuis toujours, importante pour la santé publique .

Chaque année, la vaccination permet de prévenir deux à trois millions de décès dus à des maladies comme la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole. La mortalité due à la rougeole a d’ailleurs diminué de 80% dans le monde, passant d’environ 545 000 décès en 2000 à 110 000 en 2017.

Si la couverture vaccinale mondiale s’améliorait encore, 1,5 million de décès supplémentaires pourraient être évités.

La vaccination obligatoire des enfants instaurée en 1967 a permis l’éradication en Belgique de la poliomyélite. La presque totalité des parents y soumettent de bonne grâce leurs bambins. Les 98 % d’enfants vaccinés protègent en quelque sorte les 2 % de réfractaires de cette maladie très contagieuse et incurable  et pour laquelle seule la prévention est efficace.

Si aujourd’hui en Belgique seule la vaccination contre la polio est encore obligatoire, nombre de collectivités – crèches, écoles, prégardiennats – et milieux d’accueil agréés par l’ONE (office national de l’enfance) exigent une attestation de vaccination contre la diphtérie, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae de type b, la rougeole, la rubéole et les oreillons et ce, dans le but tout à fait légitime de préserver la santé de tous les enfants.

Rares sont ceux qui refusent de se conformer à cette obligation.

Pourquoi dès lors ne pas rendre aussi la vaccination contre une maladie aussi contagieuse que la/le COVID obligatoire ?

L’ampleur de la pandémie et une létalité bien supérieure à celle d’une grippe saisonnière pourraient le suggérer or elle ne se fait que sur base volontaire, dans le respect de la liberté individuelle.  Celle-ci, dit le ministre de la santé, repose sur les principes de respect de l’autonomie individuelle et de l’intégrité physique de la personne.

Nous savons que le seul moyen éthiquement acceptable pour atteindre l’immunité collective réside dans la vaccination. Laisser circuler le virus dans l’espoir d’obtenir cette immunité est une option qui ne peut être envisagée car elle impliquerait potentiellement la mort de milliers de personnes.

Cependant, de nombreux Belges se méfient de cette technologie élaborée en un temps record (après plus de 40 ans, il n’existe toujours pas de traitement préventif contre le VIH) et dont ils craignent encore les effets et l’efficacité à long terme.

La vaccination prioritaire du personnel de santé qui, pour la plupart s’y est soumis volontairement, devrait être de nature à rassurer sur une éventuelle dangerosité du produit. Une hécatombe parmi cette catégorie professionnelle n’était pas envisageable et aurait été une véritable tragédie.

Si les réticences devaient s’avérer trop nombreuses rendant le taux de vaccination insuffisant, les experts du Comité de bioéthique précisent qu’alors on ne pourra pas faire l’impasse tout au moins sur un débat pour la rendre obligatoire.

« L’immunité collective est un bien commun. La solidarité impose un devoir de protection à l’égard des plus fragiles, écrivent les experts du Comité de Bioéthique, et dans ce cas, l’obligation vaccinale sera éthiquement acceptable, compte tenu du danger que représente la/le Covid-19 pour certains groupes de population. »

Si l’immunité collective n’intervient pas suffisamment vite, l’épidémie pourrait reprendre vigueur et mettre a néant les efforts consentis durant de longs mois dit Florence Caeymaex, chercheuse au FNRS, professeure de philosophie éthique à l’ULiège et Présidente du Comité Consultatif de Bioéthique.

Dans la lutte contre cette longue pandémie, la solidarité doit être de mise. Chacun doit y mettre du sien et ne pas compter sur le fait que son voisin a été vacciné pour pouvoir s’en dispenser. Si tel est le cas, il ne faudra pas s’étonner que des mesures plus radicales soient prises et que la piqûre soit rendue obligatoire.

Faudrait-il rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant ?

La vaccination du personnel médical répond à une double but :

Il s’agit tout d’abord de prémunir les travailleurs du risque de contamination en leur assurant une protection individuelle et ensuite d’éviter au personnel soignant de transmettre aux patients une maladie potentiellement dangereuse pour eux.

L’arrêté royal du 4 août 1996 a rendu obligatoire en milieu de soins, la vaccination contre l’hépatite B et contre le tétanos de même que le dépistage de la tuberculose par test tuberculinique.

En ce qui concerne le COVID, l’impact du virus sur les personnes hospitalisées ou sur les résidents des maisons de repos semble suffisamment important pour justifier lui aussi l’obligation vaccinale.

Quoiqu’il en soit, les soignants devraient à tout le moins avoir une obligation morale de se faire vacciner, la santé de leurs patients en dépend.

Donner plus de libertés aux personnes vaccinées ?

L’idée de rendre la vaccination obligatoire pour permettre de revenir à certaines activités comme faire des voyages de longues distances en avion, assister à des événements de grande ampleur comme des festivals, des concerts, … est dans l’air. La vaccination deviendrait alors un précieux sésame.

Un certificat COVID européen permettra aux ressortissants européens de circuler librement à travers le territoire de l’Union. Il pourra également faciliter l’accès à de grands événements comme des festivals, des compétitions sportives de grande ampleur, …

Ce certificat attestera qu’une personne a été vaccinée. Dans le cas contraire, celle-ci devra apporter la preuve d’un test négatif ou d’une immunité liée au fait d’avoir eu la maladie.

Il est évident que la vaccination facilitera les déplacements de ceux qui pourront en faire la preuve. Pour les autres, des tests négatifs devront être présentés à l’entrée de chaque pays.

Une fois la campagne de vaccination à laquelle chaque citoyen européen aura accès gratuitement, sera terminée, les détenteurs du passeport verront leur vie grandement facilitée.

Faut-il y voir une discrimination par rapport à ceux contraints d’effectuer le test ? L’accès à la vaccination est gratuit. Ceux qui, pour des raisons qui leur sont personnelles, ont choisi, au nom de leur liberté, de la refuser en assument les conséquences.

Quoiqu’il en soit, plus la couverture vaccinale sera importante, plus vite nous retrouverons le « monde d’avant ».

 

 

Démocratie et libertés fondamentales bafouées

Sujet éthique particulièrement délicat et clivant que celui de la perte de libertés fondamentales au nom de la « santé publique », une situation qu’analysent également pour « ML Magazine » des citoyens de trois pays différents. La conclusion est qu’il y a urgence à réagir face à des exemples concrets ou des menaces larvées d’abus des suppressions et de manipulations des citoyens.

Quand des « décideurs » ont comme seule ambition une production accélérée pour une reprise « rentable » tous azimuts des affaires, même au détriment de l’environnement et de l’éthique… Qu’ils désirent absolument satisfaire des actionnaires aux aguets et permettre que des multinationales concoctent et peaufinent, techniquement et juridiquement, l’intelligence artificielle (IA) et autres mainmises sur la vie privée des citoyens… Que ces décideurs côtoient sans état d’âme des lobbyistes qui leur conseillent de raboter ou de supprimer des acquis sociaux, d’imposer des mesures, législations, des règles drastiques, antidémocratiques, au nom, air du temps, « de la crise sanitaire mondiale »…, il est plus que temps de réagir.

Autorités juges et parties

Prenons un exemple concret de libertés fondamentales bafouées avec un projet immobilier qui devrait impacter pour des générations des milliers d’habitants d’un quartier à caractère « villageois » de Woluwe-Saint-Pierre. Là, où les autorités communales et régionales désirent construire un immeuble-paquebot en lieu et place de sept petites maisons individuelles avec jardinets et d’un espace de verdure y attenant. Là, où des centaines de citoyens ont réagi contre cette atteinte à leur environnement et qu’ils ont été empêchés, au nom du coronavirus, de mener leurs arguments à bon port comme initialement prévu par l’enquête publique.

Ainsi, celle-ci fut (re)lancée en plein confinement, la concertation proposée dans des conditions antidémocratiques (trois personnes entendues au lieu de l’assemblée commune de tous les riverains ayant fait la démarche), maints riverains qui demandaient une preuve officielle du dépôt de leur lettre à la maison communale ont essuyé un refus catégorique, le bureau de l’Urbanisme renseigné pour le dépôt des missives était inaccessible pour cause de Covid-19, également impossibilité totale de comptabiliser – en toute transparence – le nombre de dépositions écrites et orales…, ce qui entraîna un fort sentiment de méfiance à l’égard de la procédure et, par corollaire, des autorités communales qui, dans ce dossier, sont juges et parties, ce qui est éthiquement inacceptable. Des riverains ont réclamé l’annulation de la procédure et, dans la foulée du projet…

Ce « petit » exemple prouve à suffisance que la justification du COVID-19 a bon dos pour édicter en quatrième vitesse des règlements, voire des lois, contrecarrant les procédures légales normales et, de la sorte, contourner les légitimes droits et revendications citoyens. D’aucuns prédisaient qu’après le confinement, la Société ne serait plus la même, que cette crise sanitaire allait permettre l’éclosion d’un monde plus social, plus égalitaire, plus fraternel, que la classe politique en tirerait les leçons pour davantage d’éthique. Quel leurre !

Témoignages et réflexions

« La liberté emprisonnée… La liberté sous le joug de lois… La liberté sous la pression de l’argent, surtout le sale… Jean-Jacques Rousseau ne dit-il pas que l’Homme naît libre mais que c’est la Société qui le rend esclave ? Dans ma Kabylie, la famille, le clan, la tribu… priment sur l’individu. Il en est exclu et voué à l’errance ou au bannissement s’il ne se conforme pas aux us et coutumes. C’est un certain aspect de la thématique des libertés bafouées.

D’une manière plus générale, si l’ONU reconnaît la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, après s’être libérés du colonialisme, par exemple, cela n’empêche pas les dictatures de jeter en prison les gens libres d’esprit au motif qu’ils sont des alliés de l’ancien colonialisme ou de l’impérialisme… De nouvelles « valeurs » virent le jour : marxisme, gauchisme, arabisme, islamisme, à présent le culturalisme…, et, dans ma région, le dogmatisme villageois est remplacé par un dogmatisme plus élaboré sur son appartenance à une « race », à un groupe social ayant la même origine…

À ce titre, si les « ismes » sont souvent dangereux pour l’Humanité, dit-on, nos luttes pour les libertés, elles, ont principalement besoin de solidarité et non de fanatisme ! »

« Dans le numéro de mai 2020 d’Espaces de liberté, il y avait un très intéressant article d’Arnaud Zacharie…. disant que nous sommes à la croisée des chemins : soit on revoit les choses de fond en comble (dans tous les domaines) et on rompt avec le dogme mortifère du néo-libéralisme, soit ce sera des tentations de plus en plus totalitaires, autoritaires à la Trump, Bolsonaro, Orban…

Pré-totalitarisme, on y est avec les réseaux sociaux qui sont des réseaux asociaux. Le pré-totalitarisme, on s’en rapproche en Belgique, quand le nombre d’heures d’histoire à l’athénée est réduit.

La Flandre de Bart de Wever, c’est-à-dire celle du VOKA, nous prépare une société ‘‘hygiéniste’’, de libertés surveillées, de tout le pouvoir aux plus riches et de quelques miettes distribuées aux plus pauvres pour que cela reste propre, la misère invisible, que les miséreux quand même ne fassent pas caca sur les trottoirs, ce serait fâcheux.

Mais gardons-nous de glorifier Wallonie et Bruxelles bilingue, qui n’ont pas offert, depuis trois mois, un visage vraiment alternatif, positif. Euphémisme. Une analyse intéressante d’Anne-Emmanuelle Bourgaux, constitutionnaliste, critique de façon très documentée les abus nombreux dans l’utilisation des pouvoirs spéciaux depuis un trimestre. Or, selon elle, les champions en matière d’abus, de nombre d’arrêtés d’exception, de manque de respect démocratique sont venus du gouvernement de la région…. wallonne.

Bien entendu, en aucun cas, et plus encore en situation de crise, la liberté d’expression individuelle et collective ne peut être supprimée en tout ou partie. Cela étant, je pense qu’on peut et qu’on doit réfléchir, en période de pandémie, à des modalités qui concilient sécurité des populations, protection des manifestants et des autres.

En fait, ce que la crise nous a montré, au-delà bien entendu du mépris de classe de nos dirigeants, c’est un océan de médiocrité et d’incompétence. Pourquoi ? Pour des raisons politiques, car l’option néo-libérale est en soi une injure à l’intelligence collective. Malheureusement l’option réformiste, sociale-démocrate, certes meilleure, en matière de « compétence » ne s’est pas montrée non plus à la hauteur.  Nos sociétés ont perdu la boule car nos dirigeants sont de plus en plus coupés des acteurs de terrain. Or sans prise en considération de leur intelligence, de leurs propositions et critiques, il n’y a pas de démocratie et pas d’efficacité. Pas d’efficacité sans démocratie élargie, et irruption des citoyens dans le débat. »

«  Les droits sexuels et reproductifs font partie intégrante des droits humains et permettent de renforcer la liberté, l’égalité et la dignité Or, ces droits sont menacés partout dans le monde.

Ainsi, aux États-Unis, plusieurs États traditionnellement anti-avortements se saisissent de la pandémie COVID-19 pour tenter de restreindre encore plus l’accès aux IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). Les gouverneurs du Texas, de l’Ohio, de l’Iowa…, en appellent même à cesser les avortements.

En Pologne, autre exemple édifiant, ce pays présente une des lois les plus restrictives du Vieux Continent. Ainsi, l’avortement n’est possible que dans trois cas : si la grossesse est le résultat d’un viol ou inceste, si la vie de la mère est en danger ou si le fœtus présente des dommages irréversibles, et c’est cette dernière disposition que l’ultra-catholique institut Ordo IURIS veut abroger. De plus, il y a la proposition de punir les femmes qui ont recours à l’avortement, ainsi que le personnel médical qui y aurait participé. Tenter de faire passer ces propositions de lois dangereusement régressives, serait une honte, selon la présidente d’Amnesty International.

En Belgique, une Commission nationale d’évaluation de la loi du 3 avril 1990 relative à l’IVG a déposé diverses recommandations ; néanmoins, juste avant la pandémie, des députés sociaux-chrétiens flamands ont clamé vouloir mettre un terme à cette Commission…

Mais, un Planning familial n’est pas qu’un établissement qui se penche sur l’IVG, et il propose également des permanences d’accueil, des consultations médicales, d’aide sociale, juridique et psychologique, de la médiation familiale…, pour tout public, précarisé ou non. Pour certains politiciens, au nom d’économies budgétaires, par exemple, c’est tout le système du Planning familial qui doit être supprimé et la vigilance s’impose aussi à ce niveau. »

« J’ai l’impression, et elle est confirmée par mon entourage professionnel, que l’on va vers le totalitarisme. Les gens sont pris pour des objets et trop de médias veulent nous faire avaler des couleuvres. Il y a une perversion de beaucoup de nos dirigeants davantage animés par des convictions financières que politiques au service des citoyens. La Société n’a plus de visionnaires et quand elle en a un, ils le ridiculisent ou le boycottent.

À présent, ils veulent faire des tests d’intégration à de pauvres gens qui fuient la guerre, certains, pour avoir travaillé avec eux, ont pourtant un savoir-faire indéniable et sont traités comme des déchets, voire menacés d’expulsion. On très mal vu si on vient en aide à ces gens qui, pour la plupart, désirent travailler avec nous. Quand je dis que cela me concerne en tant qu’être humain, d’aucuns me cataloguent de communiste ! Tout cela me fait peur. Je suis pour le dialogue et l’écoute mutuelle, mais…

De plus, ces mêmes dirigeants nous imposent des téléphones connectés, la 5G et autres technologies pour pêcher davantage d’informations et de données personnelles des citoyens, y compris la taille de leurs sous-vêtements ! Le milieu ouvrier et artisanal est conscient de toute cette dérive qui, aussi, se dirige de plus en plus vers la répression au détriment de la compréhension et de la compassion.

Que faire face à cette situation ? Conscientiser les citoyens sur le fait que les dirigeants prennent notre dignité ! »

« À notre naissance et durant notre petite enfance, la notion de liberté est omniprésente, sans aucune ségrégation. Puis, au fil du temps, la socialisation s’installe avec ses premières règles et ses premiers principes ; du coup, notre mentalité change et le regard sur l’autre également. En somme, la simplicité de l’existence disparaît et, par corollaire, les règles sociales et le droit nous éloignent de l’autre. Nous ne sommes plus « libres » ! Tel est le cours de la vie et, en définitive, ceux qui restent libres sont ceux qui vivent en marge de la société. Et, ceux qui veulent rester un pied dans la société tout en gardant leur liberté, souffrent.

Il y a donc lieu d’agir face à une situation pressante, que nous devons très majoritairement au manque de motivation de nos dirigeants. Ceux-ci s’évertuent à entretenir un modèle qu’ils trouvent prospère, et ils le presseront jusqu’à la dernière goutte. Personne n’est dupe. Nombreux sont mes collègues journalistes qui, parfois au péril de leur vie, dénoncent les pratiques des puissants lobbyings qui financent et achètent nos politiques.

Si nous voulons nous lancer dans une nouvelle aventure, il faudra qu’elle soit écologique. En résumé, il faut apprendre à faire des économies. Ralentir notre production, mieux consommer. Arrêter les pertes. Mieux rationaliser… C’est ce que nous appelons le ‘‘durable’’.

J’insiste sur le fait que ces notions n’ont rien à voir avec la perte d’un éventuel pouvoir d’achat ou avec une éventuelle régression ou décroissance. L’écologie nous offre un confort de vie bien plus sympathique que notre modèle actuel ! Confort, santé, respect de la planète. C’est à notre portée… Très rapidement qui plus est.

C’est quand tout est fini, que l’Homme devient solidaire. Et c’est avec son voisin qu’il reconstruit. Et ne pensez pas que ce temps-là est si éloigné ! Nous nous en approchons à grands pas. Il dépendra du coût des catastrophes à venir, de leur nombre et de leur impact. Elles sont de plus en plus nombreuses chaque année. Il ne serait pas invraisemblable de voir nos primes d’assurances commencer à grimper en flèche dans les cinq ou six prochaines années… »

Concluons par ce constat paru dans « Vivre ensemble » (Charlie Hebdo, 10 juin 2020) : « Désormais, le téléphone portable sert à tout sauf à téléphoner et aux dernières nouvelles, il servirait même à lutter contre le Covid »… et à pister le citoyen dans sa vie la plus privée et à répercuter les actions de « l’illuminé dangereux » Elon Musk qui met sa fortune au service de procédés de haute technologie qui pourraient prendre toutes les décisions à notre place…

Un milliardaire qui a prénommé son dernier fils, né en mai 2020, XE-E A-XII. Tout est-il dit ? Non !

C’est sans parler de la « guerre contre l’argent liquide » menée par Bill Gates (Microsoft), un consortium d’intérêts faramineux (Visa, Mastercard, Citibank…), le Fonds monétaire international, le Trésor américain… qui sont, selon l’économiste Norbert Häring « une menace pour nos libertés civiles ». Il signale que ces gens utilisent le « COVID-19 et le grand confinement » en affirmant que l’argent liquide est sale et propage le virus (ce qui est formellement démenti par les experts de la Santé) au contraire des cartes et solutions de paiement mobiles. « Tout cela est incompatible avec la démocratie et une société libre », conclut l’économiste.

Pierre Guelff
Auteur, chroniqueur radio et presse écrite