Pas grave, ce n’est qu’un « gentil viol » !

La Hulotte

Le 3 février passé, le tribunal correctionnel de Gand a suspendu le prononcé d’un jugement au bénéfice d’un violeur avéré (il était en aveux), le condamnant seulement à dédommager financièrement sa victime. Pour apprécier l’iniquité de cette sentence, il convient de rappeler qu’elle implique l’absence de toute sanction pénale (ni emprisonnement, ni casier judiciaire)  alors que le coupable avait commis des faits qualifiés de crime par le Code pénal et, à ce titre, était passible d’une condamnation lourde devant une cour d’assises[1].

Certes, dans ses attendus, le tribunal a tenté de justifier sa scandaleuse mansuétude. Mais pour ce faire, il a puisé dans le honteux arsenal des préjugés machistes utilisés pour disculper par avance pratiquement tous les violeurs. La tactique est connue : il s’agit d’inverser les rôles du coupable et de la victime. La jeune fille qui a subi le viol avait, en effet, accepté un baiser après un échange de propos un peu lestes. Mais elle avait aussitôt après tenté d’arrêter les gestes outrageants de son agresseur en lui criant à huit reprises son refus d’aller plus loin. Toutefois, d’après le président du tribunal, le pauvre garçon (d’à peine 33 ans !) avait sûrement « mal interprété les signaux émis par la victime ». Quand une sirène d’incendie retentit huit fois, on peut croire qu’il n’y a vraiment pas péril en la demeure, c’est évident ! Et puis – et surtout – ce même tribunal a établi une subtile hiérarchie –  ignorée du Code pénal – dans la pratique du viol, estimant qu’il  « ne s’est pas agi d’un viol avec brutalité ». Car chacun, sans être magistrat, sait  pertinemment que tout agresseur sexuel a un large choix dans la gamme des viols, allant du plus brutal au plus gentil…

Ainsi peut-on comprendre que cet indigne jugement ait fait quelque bruit et que le ministère public ait immédiatement interjeté appel contre lui. Car, ce qui nous paraît gravissime ici, c’est, comme le déclarait Magda De Meyer, la présidente du Vrouwenraad [2], « que le tribunal aille de pair avec le raisonnement que la femme a provoqué elle-même les faits. La décision confirme la mentalité générale dans le système judiciaire à l’égard de la violence sexuelle contre les femmes. » On n’est pas loin, en effet, des formules du genre : « elle l’a bien mérité », voire « elle l’a cherché car elle aime ça »…

Étant donné cette mentalité répandue universellement dans la gent masculine, on ne s’étonnera pas que ce fléau soit en pleine expansion partout dans le monde et en particulier en Belgique. Selon Amnesty, entre 2009 et 2011, le nombre de viols dénoncés auprès de la police a augmenté de 20%[3]. Cependant à peine 4% d’entre eux aboutissent à une condamnation pénale. C’est un signal inquiétant qui est ainsi donné à tous les violeurs. Pas étonnant dès lors que 90% de ces criminels récidivent tant ils sont sûrs de leur impunité.

Si les agressions sexuelles contre des femmes adultes sont des crimes répugnants, que dire alors de la pédophilie ? Elle a pourtant été, il n’y a guère, un avatar de la  « libération sexuelle » chère aux soixante-huitards. Comme pour les viols, que les femmes provoqueraient ou même apprécieraient, il s’est trouvé d’ignobles salauds (comment les appeler autrement ?) pour prétendre que les enfants étaient friands d’attouchements intimes reçus ou même donnés. Ce fut le cas au sein des « Verts » (en Allemagne et en France) qui ont notamment milité pour que la pédophilie soit légalisée ! Daniel Cohn-Bendit a été l’un des principaux promoteurs de cette ignoble campagne. Dans ses écrits et ses interviews, il a fait l’apologie des délices de ces pratiques nauséabondes. Ainsi écrivait-il, en 1975, dans son autobiographie : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais: « Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses? » Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même[4] Et le 23 mai 1982, il renchérissait, dans l’émission Apostropohe de Bernard Pivot en déclarant notamment : « La sexualité d’un gosse c’est absolument fantastique. Faut être honnête, sérieux… Moi j’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi commence à vous déshabiller, c’est fantastique. C’est fantastique parce que c’est un jeu, un jeu absolument érotico-maniaque… »[5]

Depuis 2013, M. Cohn-Bendit et certains de ses amis commencent à devoir rendre des comptes à la Justice. Entre-temps aussi a éclaté l’affaire Dutroux qui a montré jusqu’à quelle horreur absolue pouvait mener la pédophilie. Cette perversion est-elle pour autant en régression ? Nous pensons plutôt qu’à l’instar des autres agressions sexuelles, comme le viol, elle se cache davantage qu’auparavant. Elle se réfugie notamment sur l’Internet où l’on ne compte plus les sites de pornographie enfantine.

Pour combattre le fléau des abus sexuels, il faudrait agir sur l’éducation parentale, scolaire et sociétale d’autant plus qu’un grand nombre d’abuseurs font partie de l’entourage proche de leurs victimes. Cette éducation devrait s’employer d’abord à éradiquer tous les préjugés sexistes et à inculquer prioritairement, depuis l’enfance, l’absolue nécessité du respect de la personne d’autrui dans son intégrité physique et morale.

Tout un programme !

[1] Le crime de viol est passible, selon notre Code pénal (art.375) d’une peine comprise entre dix et quinze ans de réclusion.

[2] Le Conseil flamand des femmes.

[3] Voir notamment : http://www.lesoir.be/472305/article/actualite/belgique/2014-02-19/nombre-viols-en-forte-hausse

[4] Le Grand Bazar, autobiographie de Daniel Cohn-Bendit (Ed. Belfond, 1975).

[5] Pour les dérives érotico-pédophilo-écologistes des Verts et du sieur Cohn-Bendit, voir notamment : http://www.fdesouche.com/394975-daniel-cohn-bendit-rattrape-par-son-passe-pedophile; http://www.liberation.fr/evenement/2001/02/23/l-affaire-cohn-bendit-ou-le-proces-de-mai-68_355607; http://www.slate.fr/monde/72673/pedophilie-verts-allemagne-cohn-bendit       

Originellement paru dans ML 191

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