Ne plus se taire !

Pierre Guelff - Auteur, chroniqueur radio et presse écrite

Avez-vous constaté la détermination avec laquelle des pouvoirs politiques, socio-économiques, financiers, religieux…, discréditent et tentent d’annihiler les initiatives citoyennes qui les contrecarrent légitimement dans leurs funestes desseins ou entreprises destructrices et égocentriques ?

C’est qu’ils dérangent ces activistes, lanceurs d’alertes et autres militants qui luttent, entre autres, pour le respect des droits fondamentaux et la sauvegarde de la planète, contre l’arbitraire, la militarisation de la société civile et l’omnipotence des lobbys politico-industriels !

Ils sont prêts à tout, ces pouvoirs, pour faire taire ceux qui dénoncent et s’opposent à leurs juteuses affaires. Ces acteurs d’activités qui mettent à mal les libertés et l’écosystème, également ceux qui érigent les armes et les violences qui en découlent en véritables dogmes.

Le business de l’armement et la propagande militariste n’ont jamais été aussi « florissants », semble-t-il !

Il y a encore ces pouvoirs qui brandissent un ethno-nationalisme exacerbé attisant, ipso facto, la haine et le rejet de l’« autre », sans omettre les multinationales aux pouvoirs exorbitants qui actionnent tous les leviers possibles pour produire et encourager une consommation addictive parfaitement inutile la plupart du temps, ce sont les mêmes qui creusent sans vergogne le gouffre entre les classes sociales.

Un exemple frappant de ce gouffre s’est déroulé à l’automne 2022, lorsque Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a dit en avoir marre que l’on rappelle qu’il fut augmenté de 52% entre 2020 et 2021.

Alors, il plaça un message sur Twitter pour préciser que son salaire avait baissé en 2020 de 36% à cause du confinement en percevant 3,9 millions d’euros.

Cette augmentation de 52% était donc, selon lui, un retour à la normale avec un salaire de 5,9 millions d’euros.

En réponse, l’ONG Oxfam déclara « tout son soutien à Patrick qui ne gagne que 6 millions d’euros par an ».

Libération[1] commenta « un tweet publié en pleine mobilisation pour le pouvoir d’achat, alors que TotalEnergies refuse toujours 10% d’augmentation aux raffineurs. »

Précisions : au premier trimestre de 2022, le groupe engrangea plus de 100 millions d’euros par… jour[2] et 32 milliards de bénéfices ces dix-huit derniers mois (sur 2021 et 2022), alors que l’entreprise ne paie pratiquement pas d’impôt sur les bénéfices en France depuis une décennie, alors qu’elle a poursuivi ses activités en Russie (« Complicité de crimes de guerre »[3]) et continue d’explorer davantage de gisements de pétrole et de gaz, quitte à contribuer fortement au réchauffement climatique.

France 5[4], elle, annonça qu’au troisième trimestre 2022, TotalEnergies comptabilisait quelque 43% de bénéfices supplémentaires, soit 6,6 milliards de dollars, grâce au gaz.

Ce fut donc un tollé dans l’opinion publique sur l’« indécence et l’insolence des riches ».

Lors de la Marche pour le Climat, le 23 octobre 2022, qui rassembla quelque 30.000 manifestants (pacifistes) dans la capitale de l’Europe, avec passage dans le quartier des Communautés européennes, des slogans très durs à l’égard des eurocrates, lobbyistes et politiciens furent scandés, dont un particulièrement explicite : « Le climat est plus important que votre mandat ! »

Par conséquent, en réplique à la situation sociétale générale qui s’aggrave au fil des récentes décennies, il y a l’engagement citoyen, celui qui, c’est à souligner, se double de propositions concrètes et argumentées dans un esprit constructif afin d’élaborer un mieux-vivre ensemble et une société où les concepts de fraternité et de solidarité ne sont plus volontairement occultés ou bafoués.

Pour ce faire, il existe de nombreux paramètres qui donnent naissance à cette mobilisation : contre le réchauffement climatique, le climato-scepticisme, l’écofascisme, d’une part, contre les inquiétantes militarisations de la quasi-totalité des pays, la droitisation, y compris des classes populaires – le Nord de la France en est la preuve par les urnes, cette région anciennement appelée la « ceinture de rouille » -, contre les résurgences du nazisme et du fascisme, du nationalisme-religieux, d’autre part.

Changer de vie 

Peu de temps avant son décès le 9 octobre 2022, Bruno Latour, philosophe des sciences, anthropologue et sociologue, avait été reçu à « La Grande Librairie » sur France 5 pour présenter son dernier ouvrage co-écrit avec Nikolaj Schultz, Mémo sur la classe écologique, en précisant qu’il s’agissait de « l’écologie sans bailler ni paniquer ».[5]

Il lança d’emblée : « Des muets parlent à des sourds » !

Cela faisait penser aux messages codés à l’intention des résistants lors de la Seconde Guerre mondiale : « Ici Londres, des Français parlent aux Français. Les patates sont archi-cuites, je répète les patates sont archi-cuites. »

Bruno Latour expliqua que les muets et les sourds, c’était le manque de dialogue entre les citoyens qui expriment leurs attentes en matière de mesures écologiques et le silence assourdissant des politiciens à ce niveau-là.

Et encore ? « Les mots sont le début des idées. Observez pour comprendre ce monde : le développement est terminé à cause des injustices et de la situation de la Terre. Le système de production est devenu un système de destruction ! Le sol a mis des millénaires pour se former et il peut être démoli en quelques secondes par un bulldozer ! »

Là, on était au cœur de la démonstration de l’invité de « La Grande Librairie », qui asséna encore : « Nous sommes des colonisés par le système de production. »

Pour lui, l’écologie est la méthode pour changer ce monde, mais sous-entendu, une « vraie » écologie, pas celle des partis dits écologiques : « Le climat varie à cause de nos actions et de nos inactions. Les activistes tentent de s’enfuir de ce système de production. » Peut-on en dire autant des élus dits écologistes ?

La réponse globale de Bruno Latour tomba comme un couperet : « On le sent, on le sait, mais on ne fait concrètement rien face au changement climatique ! »

Alors, concrètement, que faut-il faire ? « Nous avons été trahi par le projet de modernisme quand on voit l’état de la Terre. L’alternative est que la classe écologique doit définir le sens de l’Histoire contre l’idée de la reprise économique. La classe écologique doit tenir compte du lieu, du territoire, du sol, pour élever des éoliennes et ainsi éviter une guerre entre les partisans et les antis éoliennes, afin qu’elles soient acceptées par tous. »

Et puis, comme un mantra, il répéta : « Changer de vie pour changer de monde ! »

Sa conclusion : « Ce qui n’était pas prévu, c’est que la Terre réagisse aussi rapidement aux actions humaines, d’où les tragédies. Mais, ce qui a été fait peut être défait. Il faut sortir de l’économisation, mener la bataille des idées. C’est l’occasion de mettre la ‘‘bonne vie’’ au centre des préoccupations prioritaires, soit la notion d’habitabilité. Croire que la solution va venir du ciel est vain, la transcendance a aussi amené à la catastrophe dans laquelle on se trouve. »

Il y a des fissures

Certes, il est moins une ou moins deux, mais on constate quand même une certaine prise de conscience planétaire sur la nécessité de changer radicalement de paradigmes et cela se réalise par petites doses, par des micro-libérations, selon l’anthropologue Franco la Cecla[6], qui cite très opportunément Leonard Cohen : « Il y a des fissures partout et c’est à travers elles que la lumière vient ! »

Ainsi, l’espoir en l’humanité semble de plus en plus présent parmi cette jeunesse qui critique à raison et avec force l’héritage du capitalisme ultralibéral qu’elle doit à présent gérer. Et, comme elle trouve à ses côtés de plus en plus d’anciens qui ont remis leur bleu de travail militant, après une phase d’analyse, de constat très inquiétant comme le démontre plus que jamais l’urgence climatique, on constate aussi que des citoyens reprennent possession du terrain. Du terrain de la vie.

Ainsi, je me dis que des mentalités changent quand j’apprends que la Justice rend des jugements moraux qui condamnent fermement des États, de puissantes sociétés industrielles, des oligarques et autres totalitaristes et intégristes aux motifs de gestions antidémocratiques, de non-respect des droits fondamentaux à la vie et à la liberté, d’abus de pouvoir, de défaut de prévoyance ou de mauvaise gestion publique, d’atteintes à la clause de conscience.

Je me dis aussi que du catastrophisme ambiant émerge une sorte de nouvelle humanité.

Cette nouvelle humanité se compose de gens qui, inlassablement, résistent au pouvoir imposé par les institutions et les oppresseurs, qui reconstruisent des liens humanistes, qui ne se contentent pas de grandes théories intellectuelles distillées par des experts autoproclamés depuis leur tour d’ivoire ou d’une intelligentsia qui pérore sur le sexe des anges, mais de gens qui mouillent leur maillot, comme on dit dans le monde sportif.

Giuseppe Onufrio[7], directeur de Greenpeace Italie, déclara qu’il est exact que la vision actuelle du monde est effrayante selon laquelle on ne peut rien faire, mais qu’à force d’actions, aussi minimes soient-elles, de protestations, de militantisme actif sur le terrain, celui qui modifie réellement tel ou tel élément dans le bon sens, tout cela montre clairement que tout n’est pas dit, que tout n’est pas fini.

L’activisme, évoquons-le. C’est une attitude politique qui, justement, préconise l’action directe, la propagande active[8], une attitude morale qui insiste sur la nécessité de la vie et de l’action, plus que sur des principes théoriques.

Pour le philosophe André Comte-Sponville, l’activisme est une « action lucide et réfléchie. »[9]

J’aime citer Elie Wiesel (1928-2016), déporté par les nazis à l’âge de 16 ans et survivant à la Shoah, journaliste, auteur et philosophe, humaniste, « grande voix morale de notre temps et conscience du monde »[10], Prix Nobel de la Paix, inlassable militant pour dénoncer les atteintes à la liberté qui, le 10 décembre 1986, déclara lors de la remise dudit Prix Nobel : « Je jure de ne jamais rester silencieux lorsqu’un autre être subira tourments et humiliations. On doit toujours prendre parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage celui qui tourmente, jamais celui qui est tourmenté. »

En cela, il rejoignait la pensée de Graham Greene (1904-1991), écrivain engagé et « viscéralement anticapitaliste » : « Tôt ou tard, il faut prendre parti si l’on veut rester humain. »

Ingrid Betancourt, ancienne otage des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc), devenue militante contre la corruption, constatait récemment un « assoupissement des consciences » et elle livra son ressentiment au sujet de la gravité de l’attaque contre Salman Rushdie : « Nous maintenons le silence, entreprenons un chemin de complaisance avec l’arbitraire, l’abus, l’obscurantisme, le marchandage des êtres humains. »[11]

Cela rappelle ce constat du philosophe Sénèque (entre 4 av. J.-C. et 1 apr. J.-C.-12 avril 65) : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

D’où l’impérieuse nécessité d’agir et, surtout, « de ne pas confondre la liberté et la servilité, l’égalité et la vanité, la fraternité et l’identité : liberté, égalité, fraternité ne sont pas les synonymes d’obéissance ni de ‘‘marchaupas’’ », d’après Yves Le Car, chroniqueur au magazine Union Pacifiste de France[12].

Et puis, détrompons aussi Bruno Latour quand il dit que « le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux. »

Cependant, et j’y reviens, les pouvoirs ne s’en laissent pas conter. Pour d’aucuns, qui dit museler la contestation et l’engagement citoyens, dit souvent piétiner allègrement les principes de la liberté d’expression et de la liberté de conscience.

Celles-ci sont d’ailleurs régulièrement les premières à être ciblées par un gouvernement autoritaire ou un régime non démocratique.

Il y a également la manipulation exercée par certains, tel Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui prit le contrôle de Twitter et y promit la totale liberté d’expression.

Ainsi, après avoir licencié l’ancienne direction de ce réseau social, il déclara que Twitter serait « une place publique en ligne où une grande variété d’opinions pourrait y débattre de façon saine, sans recours à la violence. »

Il faut savoir que la modération des contenus qui était de mise auparavant, passa aux oubliettes, ce que Donald Trump ne put que se réjouir.

« C’est pour aider l’humanité », expliqua sans rire le patron de Tesla et de Space X…[13]

Sauver la liberté d’expression

Pour Monique Canto-Sperber, philosophe et directrice de recherche au CNRS[14], toutes les opinions, même les plus discutables, même les plus choquantes, doivent être tolérées, du moins « tant qu’elles sont des opinions, et non des propos de haine travestis en opinions. »

Même les plus ardents défenseurs de la liberté d’expression admettent qu’il y a des choses à ne pas dire : les fausses nouvelles, fake news, intox, la pornographie infantile, la diffamation, les injures, en particulier les injures raciales.

Bannir de l’espace public les propos nocifs libère la vie sociale de la violence des mots. Cela, sans nuire à la diversité des opinions ni obliger au conformisme, puisque la conversation continue, précise-t-elle, et qu’il reste toujours la possibilité de dire et d’entendre quelque chose de différent.

« L’une des premières vertus de la liberté d’expression est de permettre que l’on rencontre un jour son contradicteur. »

Comment opérer ? Il y a lieu de « délégitimer » les discours haineux, les théories complotistes et autres fake news transformés en opinions.

Cela consiste à neutraliser ces propos et les désarmer de leurs nuisances en les ramenant par des arguments crédibles à ce qu’ils sont : l’expression de préjugés, d’humiliation, de nocivité, de dogmes…

C’est, encore, dénoncer une prétendue liberté d’expression qui n’est que l’expression d’une conviction basée sur des concepts étrangers au dialogue, c’est-à-dire à un réel débat d’idées.

En plein cœur de la pandémie du Covid, Jean-Paul Marthoz, journaliste au Soir[15] et essayiste, publia une chronique attirant l’attention sur la notion de liberté : « Lorsque des militants d’extrême droite défilent au nom de la liberté et qu’ils scandent leur rejet de la ‘‘dictature sanitaire’’, il est facile de leur rétorquer que, dans une vraie dictature, ils auraient été emprisonnés avant même de pouvoir manifester. Toutefois, au lieu de se gausser de ces contradictions et de ces emphases, les démocrates feraient bien de s’inquiéter. Et de riposter. Car peu à peu, l’idée s’installe, bien au-delà de l’extrême droite et des milieux complotistes, que les dirigeants des démocraties libérales se comportent comme des policiers du corps et de la pensée (…) L’extrême droite chantant la liberté ? Quel retournement, quel détournement ! »

Et de rappeler qu’il arrivait aux partisans des Mussolini, Hitler et Franco d’évoquer la liberté : « La liberté de tyranniser » au nom de la race, de la classe, de la religion ou de la nation. »

Stuart Mill (1806-1873), philosophe, adepte de l’utilitarisme[16] et du principe de non-nuisance, considéra qu’être confronté à de fausses opinions et des propos abjects permet de susciter davantage de recherches plus approfondies et qu’il s’agit, en somme, d’une concession utile à l’évolution des études historiques.

Selon lui, la liberté de conscience est la liberté qu’on a de se juger soi-même et de dire qui l’on est, au lieu que ce soit le jugement des autres qui en décide.

Cela partait de principes généreux, réfléchis. Néanmoins, sont-ils pour autant transposables dans notre société hyperconnectée et hyper-consommatrice de réseaux sociaux où déferlent, souvent sans la moindre nuance, des messages qui s’érigent en vérité absolue ?

Et, lorsqu’on sait qu’il existe des algorithmes qui relaient et amplifient les propos particulièrement favorables à ceux qui font réagir le plus vivement, voire violemment, les internautes, on ne peut certainement pas considérer ces réseaux sociaux comme l’éden de la liberté d’expression.

Régulièrement, Facebook, surtout Facebook, est le théâtre d’échanges virulents, haineux, irrationnels, provocateurs, entre « amis », chacun voulant dicter son opinion ou, à défaut, réduire son interlocuteur au silence.

Il y a aussi ceux qui, à longueur de journée, partent en croisade contre, au choix, le vaccin anti-covid, les Arabes, les Occidentaux, Greta Thunberg, le PSG, le Sporting d’Anderlecht, le Standard de Liège, l’heure d’été/d’hiver, l’énergie éolienne…, cela sans le moindre espoir de glisser un argument qui contredirait leur logorrhée.

En présence de pareille situation, et malgré les tentatives d’un réel échange d’idées, on pourrait avoir tendance à conclure par cette phrase de Romain Roland (1866-1944), auteur, Prix Nobel de littérature et pacifiste : « Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder. »

Mais, n’est-ce pas une sorte de fuite ? Rappelons-nous la déclaration d’Elie Wiesel.

Humaniser et s’engager

Bien entendu, il n’est pas question d’entreprendre la politique de l’autruche ni pratiquer un quelconque angélisme.

Il est donc urgent, selon moi, de réfléchir à ce constat de Comte-Sponville : « Des Cités sans démocratie, ce sont des Cités sans citoyens. »

Dans la foulée, d’aller à la source d’un activisme citoyen responsable en visitant l’exposition « ICONIC » afin d’être inspiré – ou conforté – qu’« il n’existe pas de démocratie sans liberté d’expression. »[17]

Il s’agit d’une vingtaine de photos, certaines mythiques ou iconiques, qui mettent le rôle de photographe-journaliste à l’avant-plan de l’engagement comme l’appréciait Albert Camus[18], afin d’immortaliser des faits de société en totale contradiction avec les droits humains, des répressions fomentées par des dictatures (tel « L’homme au tank » place Tian’anmen à Pékin) ou des systèmes politiques qui s’y apparentent ponctuellement selon les événements (comme la chasse aux migrants sous le président Trump avec la « Fillette hondurienne en pleurs »), des conflits (telle « La petite fille au napalm », brûlée par les bombardements américains de son village au Vietnam)…

Un de ces photographes-journalistes, John Moore, explique : « Mon travail de photo-journaliste consiste à informer et à rendre compte de ces événements, et je pense aussi qu’il est important d’humaniser des questions qui sont souvent présentées sous forme de statistiques. »

Militer pour le respect des droits fondamentaux, débattre, humaniser, conscientiser, argumenter concrètement…, tels sont les desseins des citoyens engagés dans leurs luttes pacifiques contre tout ce qui s’oppose aux Lumières[19] et qui vise à fomenter une société totalitaire.

Une nécessité vitale pour la démocratie dont le monde de la laïcité ne peut être absent : « La laïcité n’est pas une opinion parmi d’autres mais la liberté d’en avoir une. Elle n’est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, c’est aussi la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions, sous réserve du respect de l’ordre public. »[20]

Tout en spécifiant encore, que ce qui est légal n’est pas obligatoirement légitime, d’où, en plus, l’importante notion de liberté de conscience : « Je suis toujours du côté de ceux, quels qu’ils soient, qu’on humilie et qu’on abaisse », déclara Albert Camus.

En conclusion, ne plus se taire face à l’arbitraire, à l’omnipotence politicienne et aux diktats de qui et d’où qu’ils viennent.

  1. Mercredi 19 octobre 2022.
  2. L’Obs, 20 octobre 2022.
  3. Selon les ONG Razom We Stand et Darwin Climax Conditions, qui déposèrent plainte contre TotalEnergies au Tribunal de Paris pour « inaction climatique et greenwashing ».
  4. Le 28 octobre 2022.
  5. Éditions Les Empêcheurs de penser en Rond, 2022.
  6. Ivan Illich et l’art de vivre, Atelier de création libertaire, 2021.
  7. Cité par Franco La Cecla.
  8. Dictionnaire Larousse, 2003.
  9. Dictionnaire philosophique, 3e édition, PUF, 2021.
  10. Barak Obama, juillet 2016.
  11. Le Soir, 19 août 2022.
  12. Octobre 2022.
  13. 7Dimanche, 30 octobre 2022.
  14. Sauver la liberté d’expression, Collection Espaces Libres, Albin Michel, 2022.
  15. Vendredi 10 décembre 2021.
  16. Doctrine éthique qui prescrit d’agir ou non afin de maximiser le bien-être collectif.
  17. Parlement européen et Fondation World Press jusqu’au 13 janvier 2023, Esplanade Solidarnosc, rue Wiertz 60 – 1047 Bruxelles. Entrée libre tous les jours de 9 à 18 heures, et le week-end de 10 à 18 heures.
  18. « L’on ne mettra jamais assez de passion à défendre une cause où nos raisons et notre vérité sont si profondément engagées. » Regards sur Camus, Carnets, Open Edition Journals, 2015.
  19. Marie-Anne Matard-Bonucci, professeure d’histoire contemporaine, L’Obs, 20 octobre 2022.
  20. Observatoire de la laïcité, France.
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